Fans, joueurs et coach, le ras-le-bol est général au Standard : “On a juste l’air stupide”
Ivan Leko ne cache plus sa frustration et son impatience tandis que la tension monte à tous les étages en bord de Meuse.
- Publié le 18-02-2024 à 15h10
Vendredi dernier à Westerlo, après avoir dû parlementer pour la énième fois avec ses supporters qui chantaient “ça va péter” ou plus ironiquement “merci Standard”, Arnaud Bodart a, lui aussi, marqué son ras-le-bol en rentrant au vestiaire. Le capitaine liégeois s’est adressé à sa direction représentée par Pierre Locht et Fergal Harkin leur demandant : “pourquoi n’iriez-vous pas aussi vous présenter face à eux ? Pourquoi est-ce toujours à nous de le faire ?”
Après les supporters et Arnaud Bodart, c’était au tour d’Ivan Leko d’exprimer son mécontentement en conférence de presse. Pour répondre à nos questions, le Croate n’a pas mis de gants. “Face à un adversaire qui nous attend, en première période, et qui joue le contre, si tu n’es pas capable de courir et d’avoir de la verticalité, tu as l’air stupide.” Le coach revenait ensuite sur la prestation calamiteuse de ses hommes en seconde période. “On n’a pas compris le jeu. Pourtant, il y a assez de qualité et d’expérience dans mon groupe pour lire le jeu. Je suis vraiment fâché. Alors qu’on est pressé dans nos seize mètres, au lieu d’allonger vers leur camp, on veut jouer comme le Barça avec du tiki-taka. Du coup, on perd le ballon au milieu de terrain et on prend un but sur une frappe des 20 mètres. Vous jouerez comme ça quand vous aurez trouvé de la confiance et que vous serez capables d’accélérer le jeu. Vendredi, il n’y a eu aucune accélération.”
Bodart à sa direction: Pourquoi n'iriez-vous pas parler aux supporters ?
La colère de Leko en dit long
Depuis son arrivée, Ivan Leko tente de conscientiser ses joueurs sur la situation du Matricule 16. Les joueurs assuraient avoir compris le message mais force est de constater que cela ne se traduit pas sur le terrain. “Oui, on joue des matchs pour s’éloigner de la zone de relégation. Je ne sais pas combien de fois je vais devoir le dire haut et fort : 'les gars, on lutte contre la relégation.' Donc arrêtez de jouer comme le Barça. Vous le ferez quand vous aurez de la confiance pour remonter le ballon dans les zones où on veut l’amener et ensuite vous accélérez le jeu. Vendredi, je n’ai vu aucune accélération. J’en viens à me demander si je suis stupide ? Si la frappe de Yow n’était pas rentrée, le 2-1 serait arrivé cinq, dix ou quinze minutes plus tard vu notre mauvaise compréhension du jeu.” Le médical, le professionnalisme de ses joueurs et la construction de l’effectif, Ivan Leko n’a pas fait dans le détail…
Une situation médicale qui intrigue
Ce qui énervait également Leko, c’était la situation physique et médicale du groupe. “Le lundi, on prépare une équipe, le mardi une autre puis encore une différente le lendemain”, précisait-il en évoquant les absences de Kanga et Noubi. Je suis super fatigué de cette situation médicale et physique. Moi et tous les gens qui bossent avec moi. Il y a trois paramètres à contrôler : l’entraînement, la nutrition et le repos. L’entraînement, c’est moi qui le contrôle. La nutrition et le repos, je ne le vois pas. Mais c’est étrange d’avoir autant de blessés, même si pour certains, c’est un manque de chance”, et de conclure, l’air un peu dépité : vous voyez ce que c’est que d’avoir une équipe mal équilibrée.”